Il était midi et demi passé et j'étais seule dans le bureau. Damian était parti chercher des sandwiches au snack le plus proche. Il était tellement serviable, tellement attentionnée. Je savais que beaucoup de filles étaient à ses pieds, et mes amies ne comprenaient pas pourquoi nous n'allions pas plus loin tout les deux. Mais j'avais toujours refusé de m'attacher aux gens, et m'attacher à lui serait une mauvaise idée. Après tout nous bossions ensemble, un travail dangereux, alors je savais que si on se mettait ensemble ça ne pourrait plus fonctionner. La matinée avait été calme, trop calme. Jusqu'à ce coup de file. Celui qui m'avertissait qu'une gamine était maltraitée, que les voisins avaient entendu des bruits suspects dans la maison. Alors je n'avais pas attendu, j'étais partie en laissant sur le bureau un simple message sur un post-it. "Je suis partie. Un appel louche. Retrouve moi là-bas." Puis je lui avais laissé l'adresse. J'aurais dû l'attendre, mais quelque chose me poussait à me dépêcher. [...] J'étais maintenant adossée à l'une des voiture de police qui encerclaient la maison, ou plutôt la scène de crime. J'aperçus Damian s'approcher de moi, avec un air inquiet. « Cora.. » Il caressait l'une de mes joue du bout des doigts. J'avais envie qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me promette que tout aller bien maintenant, même si je savais que c'était faux. Il essuyait délicatement le sang qui coulait sur ma joue. J'étais sortie indemne avec seulement une coupure sur le visage, un miracle ! « T'es totalement folle d'être partie comme ça.. Tu aurais pu être tuée. J'aurais pu ne pas arriver à temps. » Je le regardais en soupirant légèrement. Je savais déjà que beaucoup de personnes allaient me reprocher la même chose. Mais je savais qu'il avais raison, il avait toujours raison, s'en été presque agaçant. « Mais tu es arrivé à temps Damian. Je vais bien, je ne suis même pas morte, tu vois. » Un très léger sourire apparut sur ses lèvres puis il me prit dans ses bras, me serrant contre lui, contre ses muscles. Il fallait l'avouer, j'étais bien comme ça, et j'aurais aimé que ce moment ne se termine jamais. « Heureusement que tu n'es pas morte. Avec qui j'aurais partagé les sandwiches qui nous attendent sur le bureau ? » Il tentait d'alléger l'atmosphère, et il y arrivait merveilleusement bien. Là, j'oubliais presque tout ce qui venait de se passer. « Je serai venue te hanter jusqu'à la fin de tes jours. Et pour manger mon sandwich aussi. » J'entendis un doux rire s'échapper de sa bouche. Il se recula et déposa un tendre baiser sur mon front. Je compris que je lui avais vraiment fait peur, qu'il s'était fait du soucis pour moi. Je voulais le rassurer, encore une fois, mais le chef m'en empêcha. « Mademoiselle Inglehart, je veux vous voir dans mon bureau dès que nous serons rentrés. » Une demi heure plus tard, j'apprenais que j'étais congédiée pendant une durée indéterminée, à cause de mes actes irréfléchis et dangereux. Et soudain, j'en voulu à Damian d'avoir averti tout le monde. C'était de sa faute !