La dernière fois que je l’ai vu, c’était à l’aéroport d’Heathrow, elle avait les larmes aux yeux à l’idée de me voir partir vivre ma vie loin d’elle. J’avais essayé de jouer le Camy cool, celui qui reste fort et qui essai de dire des conneries pour la réconforter et la faire rire mais, au fond de moi…dude ça faisait mal ! J’avais cette énorme boule dans l’estomac, la gorge tellement serrée comme si on essayait de m’étrangler avec une corde et puis, je retenais des larmes que j’avais laissées couler, une fois dans l’avion. Ma sœur, cette fille qui avait l’art de me mettre dans des humeurs pas possible, qui me déguisait en me gribouillant sur la figure, un nez et des moustaches de chat, quand je dormais la nuit était l’un des trésors de ma vie, je la chérissais et la protégeais plus que tout. Les premiers temps en Australie furent assez difficile à vivre, il y avait se manque, ce trou qui avait été créé dans mon cœur, une fois que l’avion avait décollé pour m’emporter au pays d’Oz. J’avais l’habitude de l’appeler une fois par jour, afin de prendre des nouvelles du pays et d’être sûr qu’elle allait bien et puis, petit à petit, je me suis fait ma place à Kawana et les appels furent un peu moins nombreux, au point où je l’appelais qu’une fois par semaine minimum. Je m’en voulais de ne pas être aussi présent mais, ma nouvelle vie me demandait beaucoup d’attention, de par mon travail et mes nouveaux amis mais, je pensais que Saph’ avais comprit et que de ce fait, elle avait respecté mon choix…du moins, j’aimais penser cela, me dire que ce n’était pas si grave et que même si on ne se parlait plus autant, je pensais tout de même à elle et à notre famille. Cela faisait maintenant deux ans et demi, que je vivais sur cette île, tout allait bien pour moi, mon cœur battait pour une nouvelle fille même et puis, je venais de monter une superbe affaire avec mon colocataire et meilleur ami, Léo. En gros, la vie me souriait et j’espérais que cela dur encore longtemps.

Quand j’ai reçu le message de ma petite sœur, j’étais heureux à l’idée qu’elle est décidé de continuer ses études à Kawana, j’allais enfin la voir, lui parler face à face et non par caméra, la prendre dans mes bras et la serrer jusqu’à ce qu’elle me dise « Cam, j’étouffe là. » Avec sa douce voix. Oui, pour une surprise, Saphire m’en avait fait une belle ! Et moi aussi, j’allais la surprendre ou du moins, je l’espérais. J’étais à l’aéroport depuis maintenant vingt minutes, regardant avec attention le panneau d’information des arrivés. Elle m’avait dit de ne pas venir la chercher, à cause du trajet, certes l’aéroport était assez loin du centre ville mais, comment pouvais-je la laisser prendre un taxi ? C’était juste impossible, je me devais d’être là, quand elle poserait ses pieds sur le sol australien, je me devais de l’accueillir comme il se doit. Je me tenais droit, le regard posé sur les portes par lesquelles, sortaient les arrivants, l’avion de Saphire venait tout juste de se poser et cela signifiait, qu'elle n’allait pas tarder à faire son entrée.  Je tendis la pancarte que j’avais fais à la va vite et sur laquelle était marqué "Lightner #2", avant d'attendre patiemment avec un grand sourire indélébile sur les lèvres. Et puis, je la vis, tirant ses valises qui me semblait faire 3 tonnes vu leur grosseurs, ahhh les femmes et leur besoin de prendre tout et n’importe quoi avec elle. Je la regardais, attendant qu’elle croise mon regard et me remarque enfin. « Lèves la tête sœurette, lèves là ! » Lançais-je, en espérant qu’elle arrête de regarder son portable. Bon elle devait sûrement envoyer un message aux parents pour leur dire, que le vol c’était bien passé mais, quand même, je voulais passer en premier !

Quand j'avais reçu son message sur ma boite vocale, j'étais complètement fou à l'idée de la revoir et de l'avoir rien qu'à moi pendant un bon moment, la dernière fois que j'avais vu Saph, c'était pour l'anniversaire de mariage de nos parents et cela remontait déjà à deux ans, cela avait été tellement bon de revoir ma famille et de passer une petite semaine avec eux, dans mon pays natal. Revenir en Angleterre avait été assez bizarre, tellement j'étais à présent habitué au paysage Australien, en Uk il n'y a pas de kangourou sauvages qui traversent les routes ou encore des bandes de dingos dans le désert. Ici les choses semblent plus réel et la fantaisie n'est pas tellement présente mais, c'était agréable de revenir aux sources, de redevenir Cameron Lightner le londonien et de revoir certains endroits qui m'avaient manqué et qu'on ne trouvait pas au pays d'Oz, comme le London eye, le Parliament, Piccadilly Circus, Camden Town et Oxford St. Le retour à Kawana Waters fut tout aussi difficile que la première fois, j'avais embrassé ma famille, serré ma mère ainsi que ma soeur dans mes bras une dernière fois et pris l'avion.

Mon regard était posé sur elle et ses nombreuses valises, valises que j'allais sûrement devoir porter jusqu'à ma voiture. Pourquoi faut-il que les femmes prennent trente-six bagages ? C'est lourd, encombrant, ennuyant de devoir les porter et puis, ça prendre de la place ! Je soupirais doucement, un fin sourire collé sur mon visage et ce fut à cet instant que Saphire me remarqua enfin, un grand sourire dessiné sur ses lèvres, heureuse de voir son grand et unique frère, du moins c'est ce que j'en déduisais et pensais. Je la regardais trainer ses sacs jusqu'à moi alors que, je posais ma pancarte faite à la va vite sur le sol, à côté de mes pieds. Je me préparais à notre étreinte, ouvrant grand mes bras pour l'accueillir, elle augmenta la vitesse de ses pas, courant pour effacer l'espace qu'il y avait entre nous et cette scène me faisait bien rire, à cause de ses affaires qui se balançaient dans tous les sens. Je la serrais fortement contre moi, posant ma tête contre la sienne. C'était tellement bon de la revoir, de l'avoir tout contre moi et pouvoir sentir son parfum qui m'était si familier. Avec elle, je me sentais bien et un doux sentiment paisible s'emparait de moi, me donnant l'impression d'être à ma maison même si, nous étions dans un aéroport. Oui, les choses seraient bien meilleures et plus colorées maintenant que ma petite soeur était à mes côtés. « C'est vraiment génial, que tu sois ici, j'ai encore du mal à le croire » Rétorquais-je tout bas, la serrant un peu plus contre moi. C'est dingue comme le temps change les gens, Saphire était toujours aussi magnifique mais, je remarquais qu'elle avait pris un peu de poids, du moins, c'était une impression que je gardais pour moi, je n'avais pas envie de me prendre une claque sur l'épaule pour avoir osé insinuer qu'elle était grosse, chose qui n'était pas du tout le cas, à vrai dire, cela lui allait plutôt bien.

Je ris doucement au compliment de ma soeur, c'est vrai que j'avais pris de la couleur sous le soleil australien, il faut dire que c'était assez facile de bronze ici, il suffit de passer minimum deux heures dehors, pour déjà avoir un teint allé alors en deux ans...c'était sûr que je n'étais plus aussi blanc qu'à mon arrivée. « T'as vu ça ! » Répliquais-je tout en lui montrant l'un de mes bras, comparé aux siens, il y avait un sacré contraste mais bon, il fallait dire que Saphire avait une peau assez blanche à la base. Je regardais ses valises, me demandant comment j'allais me débrouiller pour les porter. Heureusement que j'étais garé pas très loin ! « Tu avais vraiment besoin de tout ça ? » Demandais-je en pointant du doigt ses affaires. « Rahh si j'avais su, j'aurais amené Léo, il aurait tout porté à notre place ! » Dire qu'il m'avait offert de venir avec moi ! M'enfin, ce n'était pas grave et je dramatisais beaucoup pour taquiner ma soeur. Ni une ni deux, je pris les trois premiers sacs à sangle et les passaient sur mes épaules avant de passer sa vanity autour de mon coup et de prendre les deux autres valises à roulette. Je regardais ma petite soeur droit dans les yeux, sentant bien qu'elle allait me balancer une moquerie, parce que même si je ne me voyais pas, je ne devais pas avoir l'air fin avec toutes ses valises sur mon dos. « Je t'interdis de te moquer, de prendre une photo et ou de dire quoi que ce soit, par contre, tu peux prendre la pancarte ? » C'est que ça faisaient leurs poids, ces trucs ! Je marchais aux côtés de Saphire, jusqu'à la porte de sortie, remarquant autour de nous que je n'étais pas le seul qui était venu accueillir de la famille. « Alors, comment était le vol? »