J’étais assis dans une salle où les gens étaient ici pour la même raison que moi. C’était un genre de thérapie pour mieux avancer prochainement. Ils ont été dépendants de la drogue pour une raison quelconque. La majorité ont décidé de venir ici, mais moi on m’a forcé d’y aller. Chaque putain mardi soir, je dois venir ici pour raconter ma vie. Ça fait deux semaines que je suis cette thérapie et je n’ai jamais eu le courage de dire ce que je ressentais vraiment. De un, je n’avais aucunement envie que le monde sache ma vie de A à Z. De deux, je savais que j’allais craquer. Ouais, je vais pleurer et ça ne veut pas dire que je suis une tapette. Ça veut juste dire que je suis une personne qui a des émotions. Le responsable de cette thérapie arrivait alors. Il se mettait au centre en nous saluant. Il décidait de m’intervenir en premier. J’étais bien le seul à n’avoir rien dit depuis le début. Je me redressais sur ma chaise et frottant mes mains entre elles. Je levais la tête vers l’homme et hôchant la tête pour lui dire que j’allais parler enfin. Je voulais tout simplement en finir le plus rapidement possible avec cette thérapie et qu’on me foute la paix. Alors, je commence.

« Bonsoir tout le monde. Je me présente Nate. Comme vous le savez, je suis ici pour les mêmes raisons que vous. J’ai été dépendant de la drogue récemment, mais je me suis vite remis sur le pied avec l’aide de mes parents. Je peux vous assurer qu’ils étaient très en rogne lorsqu’ils l’ont su. J’ai commencé à en prendre depuis la mort de mon frère jumeau. On était très proche lui et moi même si nous étions très différent niveau caractère. Il m’a toujours accepté pour ce que je suis et pareillement pour moi. Ça fait maintenant quatre ans qu’il est parti et je me sens toujours coupable. C’est moi qui l’ai tué. Tout est de ma faute. Je n’avais pas vu…. Je n’avais pas vu le camion passé devant moi. On revenait d’un concert de notre groupe préféré. On avait un peu bu, mais j’étais encore apte pour conduire. On avait passé une très belle soirée. On s’est amusé, crié, sauté comme des dévergondés. On évacuait tout la colère en moi vers l’extérieur. On se donnait au maximum dans ce concert. On n’en croyait pas d’être devant notre groupe favori. Durant le trajet, le concert était le sujet de la conversation. J’ai tellement été distrait que je n’avais pas vu ce foutu camion. Il a foncé du côté de mon frère… À mon réveil, j’étais à l’hôpital. Ma mère était à mes côtés et tenant ma main dans la sienne. Elle se mettait à pleurer lorsque j’ouvrais les yeux. Je regardais autour de moi et tout ce que je voulais, c’était de voir Nic, mon frère. Les pleurs de ma mère commençaient à devenir beaucoup plus bruyants. Je la fixais pendant un long instant et c’est là que j’ai su que mon frère était parti pour de bon… Je n’y croyais pas… Ça ne peut pas se passer comme ça… Il y avait quelques heures, on était là à s’amuser comme des fous. Ce n’est pas possible! Il ne peut pas partir comme ça. Les images de l’accident revenaient sans cesse. Quand je fermais les yeux, c’est tout ce que je voyais et aussi mon frère. J’ai passé des semaines à être insomniaque. C’est alors que j’ai commencé à consommer de la drogue afin de mieux oublier tout ce que je vivais et ça m’apaisait. Mes parents ne savaient rien de tout ça. Je les cachais pour ne pas me faire repérer. Et un soir, j’avais envie de me foutre en l’air. Je ne pouvais plus endurer ça. Je ne peux pas rester ici, alors que mon frère est mort par ma faute. C’est moi qui mérite la mort. Je me suis drogué en exagérant la dose. Je voulais mettre fin à ma vie point barre. Mes parents m’ont retrouvé par terre en train d’être intoxiqué. Et c’est à partir de là qu’ils ont commencés à me surveiller de plus près. Ils m’en veulent énormément. Ils ne voulaient pas me perdre, et mon geste leur décourageait. Aujourd’hui, ça fait maintenant un mois que je n’ai pas touché à la drogue. J’ai décidé d’arrêter pour mes parents et aussi pour mon frère. Je le vois déjà en train de me taper et me dire : « Qu’est-ce que tu fous imbécile? T’es rendu un gros imbécile ou quoi? » Je m’ennuie beaucoup de lui. J’espère qu’il le sait et qu’il l’entend. Je me pardonnerai jamais de l’accident. C’est tout ce que j’ai à vous dire. Merci de votre écoute. »